Il est difficile pour les parents comme pour les enseignants de décoder l’imprévisibilité des adolescents. Bien ancrés dans les certitudes propres aux Teenagers, nos chères têtes blondes aspirent à l'autonomie sans pour autant couper le cordon ombilical, en alternant nonchalance, provocations, réactions impulsives voire contre-productives, angoisses juvéniles, hyperactivité et autre « manque d’envie ». Il est vrai que ce n’est guère aisé pour nos enfants de retrouver une sérénité face aux différentes formes de violences, ces turbulences sociétales synonymes de stress qui parasitent leur existence et leur fragile équilibre. La violence est partout et nulle part », dixit le philosophe Yves MICHAUD. Elle se conjugue au pluriel (politiques, criminelles, maltraitances, familiales, au travail, à l’école, dans la rue, collectives ou individuelles...) et se décline sous différentes formes (physique, sexuelle, verbale, psychologique, écrite, visuelle, sonore...). Pour contrecarrer celles-ci, il serait bon de croiser les interrogations et les solutions proposées par des sociologues, des psychologues, des criminologues, des médecins, des enseignants, des policiers... comme le soulignent V. BEDIN et J.-F. DORTIER dans leur excellent livre « Violence(s) et société aujourd'hui ».
Aucune société, aucune civilisation, aucune culture, aucune classe sociale, jeune, vieux, homme, femme, enfant, rien ni personne n’est épargnée comme en témoigne l’histoire à travers les écrits. Pourtant on a bien tenté de la contenir à travers des dictatures militaires ou des idéaux idéologiques « mouvements hippies ». Force est de s’interroger : Notre monde est-il plus violent en raison de la surmédiatisation et de la technologie nouvelle (internet, SMS, vidéo, TV, quotidiens...) ? Que faire face à la recrudescence de la violence et face à la recrudescence des suicides ? Existe-t-il des alternatives ?
A Baltimore (Etats-Unis), une association à but non-lucratif, la Holistic Life Foundation a peut-être trouvé un élément de réponse sur lequel devrait s’appuyer l’éducation nationale. La méditation à l’école ! En travaillant de concert avec cette association, l’école Robert w. COLEMAN Elementary School a mis en place une salle de méditation, non pas dans le but de punir les élèves « difficiles », mais destinée à les aider. Les résultats de cette initiative inédite sont inattendus et incroyables !
D’après le site BoredPanda.com (sources Joana PIMENTA, dailygeekshow.com), je cite : « plutôt que de les réprimander par les traditionnelles heures de colle ou d’exclure les élèves un peu trop turbulents de la classe, les professeurs préfèrent les envoyer dans une salle pour une durée de 20 minutes, en compagnie d’un spécialiste de la méditation. Durant les 5 premières minutes, les élèves discutent de la raison pour laquelle ils ont été envoyés là. Le quart d’heure restant est quant à lui consacré à des exercices de respiration et de méditation. Au terme de cette séance, une fois que l’enfant est calmé, il peut regagner à nouveau sa classe. Mais cette initiative n’est pas réservée qu’aux enfants turbulents. En effet, ceux qui souffrent d’anxiété, de stress, de maux d’estomac ou encore de maux de tête peuvent également s’y rendre afin de calmer leurs souffrances. Pour l’heure, les résultats de cette méthode se sont révélés impressionnants ! Non seulement l’école n’a enregistré aucune suspension depuis près d’un an, mais les enfants en bénéficiant semblent se servir de ce qu’ils ont appris dans la vie de tous les jours... » Cette expérience démontre que la méditation peut apprend aux enseignants et aux parents à éviter les écueils des conflits et de la violence en aidant leurs enfants à gérer leur stress et leurs angoisses. En France, certaines écoles ont placé la nature au centre de l’enseignement avec des résultats similaires.
Cet exemple original démontre qu’avec peu de moyens et de l’audace, la méditation peut changer la vie d’un individu, d’un couple, d’une famille, d’un groupe. Certains collèges se sont lancés dans l’aventure des neurosciences qui apportent jour après jour des preuves irréfutables de la plasticité cérébrale. De plus en plus de pédagogues (notamment John MEDINA, l’un des plus célèbres neuroscientifiques du monde) soulignent l’importance de leurs intégrations comme discipline transversale dans les emplois du temps scolaires des élèves. Ces derniers reçoivent quotidiennement et collectivement des informations conventionnelles, mises en place par des énarques qui semblent ignorer les aides cognitives et les règles de l’unicité. En dépit du classement médiocre de la France (classée 35e sur 37e dans un rapport de l'Unicef sur les inégalités scolaires dans les pays de l'OCDE), on se complait dans un système éducatif « apoplectique » illusoire. Comment expliquer le manque de motivation, le renoncement dû à une incompréhension des informations reçues (mathématiques, sciences, histoire, Français...) de la part de certains élèves, persuadés qu’ils ne sont pas intelligents ?
Vite considérés comme des cancres, on préfère agiter le bonnet d’âne plutôt que d’analyser les raisons profondes des échecs scolaires. Les neurosciences (sciences cognitives) seraient un précieux secours pour « les aider à comprendre et à leur faire saisir que leur incompréhension n’est pas due à un manque d'intelligence ». Pascale TOSCANI, auteure de « Apprendre avec les neurosciences : Rien ne se joue avant 6 ans » explique parfaitement l’enjeu à travers son livre « d'un renouvellement de notre système éducatif par l'introduction des neurosciences et celle de l'efficacité d'une recherche- action quand elle conjugue la rigueur scientifique et la culture de la complexité... » « Le monde qui vient suppose que nous sachions transmettre à ceux qui arrivent et vont nous remplacer, nous citoyens aujourd'hui adultes, la passion d'apprendre, de comprendre et d'inventer un univers dont nous ignorons encore ce qu'il sera.. » dixit Hervé SERIEYX dans la préface de l’ouvrage. La réussite des élèves, l'épanouissement professionnel des enseignants et des éducateurs passe par de nouvelles voies approuvées scientifiquement (méditation, sciences cognitives, Taiji Qigong, nature, survie, arts martiaux, protections préventives et personnelles...) dans l'espace scolaire. L’apprentissage, le stress et ses effets, la motivation, le respect des différences peuvent être facilement décryptés par les élèves et les enseignants.
Ces exemples démontrent que l’étude des neurosciences et la méditation (entre autre) dans les écoles peuvent faire évoluer le système éducatif et apporter une réponse à des problèmes sociétaux. Nul doute que ces initiatives positives nous invitent à la réflexion. Il faut d’abord accepter en amont le facteur unicité et respecter les différences, véritable antidote non violent à la violence. L’école Robert w. COLEMAN Elementary School de BALTIMORE prouve par ses résultats impressionnants, engendrés par la méditation, qu’un système éducatif ne doit pas se limiter aux stéréotypes, aux certitudes et aux idées préconçues imposés par une élite, souvent en décalage avec les réels besoins de notre société et les attentes des élèves.
Site web réalisé avec ❤️ par Citron Noir